Descripción :
Atelier D : L'école du XXIème siècle au défi de la pluralité
Intervention de Megan Cotnam, Alain Di Meglio (Université de Corse Pasquale Paoli, UMR 6240 LISA) et Phyllis Dalley (Université d’Ottawa)
Ce colloque se propose d’envisager les langues et les cultures présentes dans la société comme des limes : à la fois frontière et chemin, le lime servait dans l’empire romain à délimiter le "monde civilisé" et celui des "barbares". Avec le souci de retourner le sens premier du terme, la barrière fortifiée quasi insurmontable, pour récupérer in fine le contenu sémantique lié à l’idée de passage, de chemin vers…
Ainsi nous interrogerons-nous sur les conditions de reconnaissance de la pluralité culturelle et linguistique, d’une intégration raisonnée plutôt qu’imposée, à travers une réflexion théorique approfondie notablement corrélée à la relation d’expériences sociales et scolaires advenues.
Ce colloque est organisés autour de 4 axes :
1. L’identité, la langue et le fantasme de l’unicité
2. Enseigner la variation : incantation ou réalité ?
3. Construire ensemble du sens dans la salle de classe : faire du commun avec ses différences ?
4. L’école du XXIe siècle au défi de la pluralité
Resumen :
Par les vicissitudes de l’histoire, la Corse et le Canada trouvent une destinée commune dans l’histoire au XVIIIe siècle : il apparait que si les Anglais laissent annexer la Corse par la France en 1769, c’est pour ne pas ajouter à l’humiliation subie par cette dernière en perdant la Guerre de sept ans et la Nouvelle-France (Canada) à la même époque (1756-1763).
Les hégémonies culturelles liées à la construction des Etats-nations du XIXe siècle évolueront alors différemment et, paradoxalement, la langue française dans son processus d’acculturation uniformisant sur le territoire national français doit subir un statut de langue minorée dans la majorité des provinces du Canada, comme l’Ontario auquel nous nous intéressons ici.
Il nous apparait pertinent de comparer le modèle centralisé français (culture d’Etat unique) au modèle fédéral canadien (bilinguisme et multiculturalisme officiel, systèmes scolaires cloisonnés) à travers le cas de la Corse et de l’Ontario, territoires fortement marqués par les questions sociolinguistiques. Les problèmes liés au respect des minorités dans l’enseignement y demeurent saillants dans un cas comme dans l’autre. Dans des contextes certes très différents, ils n’en posent pas moins la question commune d’un bi-plurilinguisme ouvert dans la société.
Alors qu’en Corse l’accès même à l’enseignement en langue corse demeure une préoccupation centrale et que cette question semble réglée au Canada – l’accès à l’instruction en langue française étant garantie par la Charte canadienne des droits et libertés – le bilinguisme canadien n’est pas accessible à tous les élèves qui fréquentent les écoles franco-ontariennes. Ce bilinguisme « en silos » qui entraine la sanction de toute « contamination » du français par l’anglais, y compris la pratique bilingue qu’est l’alternance de code, (re)produit l’insécurité linguistique de la minorité francophone, risquant de la réduire au silence ou de la pousser vers l’assimilation. Lorsqu’il est présent dans les écoles, le plurilinguisme de la population francophone d’origine immigrante vient ajouter à la complexité du portrait du « bon » et « vrai » francophone/langue française de l’école, espace discursif principal de la communauté francoontarienne. Ainsi, il nous semble pertinent de poser un regard sur la qualité de la démocratie linguistique canadienne fondée sur le droit, et de celle polynomique corse, fondée sur la pratique linguistique des locuteurs.
En fait, tant au Canada qu’en Corse, l’accès à la langue minoritaire par l’école pose également la question de l’accès aux ressources distribuées par les communautés linguistiques minoritaires. L’étude comparative proposée permettra de voir comment le processus de choix individuel s’inscrit dans cette distribution. Elle a également le potentiel de répondre à la question de la plus grande démocratie de la polynomie ou du droit et des conséquences possibles d’un croisement de ces deux perspectives.
Es parte de :
Colloque international du réseau de socio didactique des langues : Faire société dans un cadre pluriculturel – L’école peut elle didactiser la pluralité culturelle et linguistique des sociétés modernes ?
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