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Correspondance de John-Antoine Nau à Toussaint Luca (12 février 1913)

Citer ce document : Nau, John-Antoine, Correspondance de John-Antoine Nau à Toussaint Luca (12 février 1913), Médiathèque Culturelle de la Corse et des Corses, consulté le 26 avril 2024, https://m3c.universita.corsica/s/fr/item/100373

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Titre : Correspondance de John-Antoine Nau à Toussaint Luca (12 février 1913)
Description : Correspondance manuscrite originale de Johan-Antoine Nau à Toussaint Luca, le 12 février 1913 depuis Porto-Vecchio, Tournant de la Marine.(Support : papier libre)Retranscription : Porto-Vecchio,Tournant de la Marine,12 février 1913Mon cher ami,Excusez-moi d’avoir mis tant de temps à répondre à votre aimable lettre dont ma femme et moi vous remercions beaucoup. J’ai passé mon temps à tousser, à cracher, à jouer trop bien mon rôle de bronchiteux, car il a fait, par ici, une humidité des plus déplorables. Tout semble se remettre à présent. Les oiseaux et les banditi chantent dans les buissons. Tutto va bene. Il n’y a que les gendarmes qui s’affligent, particulièrement ceux qu’on envoie du côté de Borgo. Dans cette actuelle Corse à la Mérimée, je ne reconnais plus l’île de tout repos, où je fus le seul bandit pendant plus de deux ans. Je n’aime pas la concurrence.Ce qui est dégoûtant, c’est que je ne fais aucun progrès en corse ; mais c’est quelquefois bien agréable de ne pas savoir la langue d’un pays. Quand un brave homme de la campagne ignorant du français, me parle des exploits de feu Balesi, je n’entends guère que le nom du glorieux défunt et suis désespéré de comprendre les anecdotes où notre Balesi joua un rôle si… bizarre. Je réponds par de belles phrases espagnoles que mon type n’écoute pas, continuant à chanter les louanges du « Lion de Roccapina » et pendant une demi-heure, parfois, nous causons, lui et moi de ce qui nous intéresse, chacun de notre côté. Nous nous quittons fort satisfaits de notre mutuelle société, et après cela on s’adresse des signes amicaux du plus loin qu’on se voit !Si parlais corse, je l’eng…attraperais et nous ne serions plus copains. Encore un bienfait de l’ignorance !Ne viendrez-vous jamais dans votre île ? Quand vous consentirez à faire connaissance avec notre étrange petite boite, située à 300 mètres environ de Porto-Vecchio, sur un fort joli cap tout vert, je vous assure qu’on vous recevra avec enthousiasme.Au plus tôt possible, mon cher ami. Ma femme vous dit mille choses cordiales et je vous serre très affectueusement la main.Votre ami,John-Antoine Nau
Type : Manuscrits
Créateur : Nau, John-Antoine
Contributeur : Luca, Toussaint
Date : 12 février 1913
Couverture spatiale : Porto-Vecchio (Tournant de la Marine)
Langue : Français
Relation : Fonds John-Antoine Nau
Source : Gherardi, Eugène F.-X., Tournant de la Marine : La Corse de John-Antoine Nau 1909-1916, Ajaccio : Albiana, 2016.
Licence : Cette œuvre est mise à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution - Pas d'Utilisation Commerciale - Pas de Modification 4.0 International, à la condition expresse de citer l’institution de conservation et l'identifiant de la ressource comme suit : « Médiathèque Culturelle de la Corse, [identifiant de la ressource] ».
Droits : Collection particulière

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