Le fonds Marcel Tournayre (Ghjasè di l'arba)

Le fonds Tournayre se répartit selon deux grands types de supports :

  • D’une part des ouvrages de botanique (Le botaniste cultivateur, Flore d’Europe, Les Démonstrations élémentaires de botanique, Les Herbiers de Blackwell à usage pharmaceutique)
  • D’autre part une somme de documents et de feuillets volants qui se regroupent autour de trois grandes thématiques :
  1. D’abord le métier de botaniste de Joseph Stefani, ancien élève et préparateur du Professeur Elysée Reverchon qui était un grand botaniste du 19ème siècle : on a ici les traces d’une correspondance entre Joseph Stefani avec des acheteurs anglais de Londres (Barr and sons) ainsi qu’avec le Conservatoire et le jardin botanique de la ville de Genève.
  2. Les documents évoquent ensuite divers aspects de l’élevage du bétail (plus précisément des bovins) sur les îles Lavezzi et Cavallo (l’isuli pasciali). C’est aussi l’aspect juridique qui est évoqué ici puisque des nombreuses pièces documentaires renvoient aux problèmes liés à un contrat de bail à cheptel d’une durée de six ans entre Joseph Stefani et André Carrega, au terme duquel, après saisie auprès ministre de la justice, Garde des Sceaux, la cour d’appel de Bastia tranchera en 1903 en faveur de Joseph Stefani.
  3. Des feuillets d’intérêt personnel évoquent enfin la généalogie des Stefani, accompagnés de photographies de famille.

 

Découverte et connaissance de la botanique médicale

Parcourir le fonds Tournayre, cela permet de mieux identifier l’herbier insulaire et ses variétés endémiques, ses usages pharmaceutique aussi, le pharmacopée traditionnelle des plantes, ses activités et effets, ses modes de préparation. La flore endémiique de Corse y est abordée, ses usages pythothérapiques (la médecine par les plantes).

Une meilleure connaissance du territoire : histoire de Bonifacio et des îles Lavezzi

Le fonds Tournayre renvoie aussi au questionnement plus général des espaces géographiques et de leur mise en valeur, de la répartition des ressources botaniques et de leurs activités.

Nous y trouvons des renseignements précieux sur l’évolution historique des îles Lavezzi et Cavallo (l'isuli pasciali en corse, du fait que les bergers y menaient paître les bêtes), sur l'histoire de la propriété aussi, ainsi que des indices sociologiques précieux concernant l’activité professionnelle du botaniste de l’époque.

Le fonds nous offre aussi un témoignage sur les pratiques agricoles et l'élevage du bétail dans la région bonifacienne, notamment au travers des correspondances entre Joseph Stefani avec des acheteurs anglais de Londres (Barr and sons) ainsi qu’avec le Conservatoire et le jardin botanique de la ville de Genève.

La paradoxale ouverture du territoire insulaire

Il est étonnant de voir à quel point Ghjasè di l'arba s'intéressait à la flore endémique, en la cultivant, mais aussi et plus généralement, à la flore d'Europe. La vente et commerce des plantes constituent une part important des échanges épistolaires, en langues française, allemande, italienne. On trouve comme gage de cette circulation inattendue, une série de lettres adressées au conservatoire botanique de la ville de Genève, ainsi que de télégrammes adressés à Barr and sons.

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