Résumé :
Les Emirats arabes unis, connus par leurs villes globales (Dubai et Abu Dhabi) incarnent une modernité singulière. Solides dans leur identité musulmane, les Emiriens cherchent à développer un modèle de coexistence entre les différentes communautés qui travaillent et vivent aux Emirats. L’islam n’est pas une religion mais un fait social total qui engage la totalité de l’individu dans son quotidien. Aucune forme de laïcité « à la française » n’y est donc possible. Comment dans ces conditions faire vivre ensemble les différents segments d’une population dont les 9/10e sont étrangers au pays ? La création d’une maison d’Abraham est une tentative pour faire dialoguer les différentes religions du livre. Dans le même ordre d’idées, des initiatives comme un ministère de la tolérance, l’inclusion de Doubaï dans le réseau des villes de la paix, montrent aussi que les autorités émiriennes recherchent un modèle de coexistence aux contours encore flou. La référence culturelle, même si elle n’est jamais avouée, pourrait être la coexistence au temps des empires (abbasside ou ottoman). Comme dans le Liban d’avant 1975, les communautés vivaient ensemble, se connaissaient et se respectaient. Mais la protection imposait aussi une soumission au dépositaire de l’autorité (du chef de tribu au sultan). Aujourd’hui, dignité, égalité profonde, société inclusive sont des concepts qui pourraient aider à penser ce qui est en jeu aux Emirats.
Tolérance EAU, Coexistence EAU, Visite papale Abu Dhabi, ministère de la Tolérance, Maison de la Famille d’Abraham
Summary :
The United Arab Emirates, known for its global cities (Dubai and Abu Dhabi), embodies a unique modernity. Firm in their Muslim identity, Emiratis seek to develop a model of coexistence among the various communities that work and live in the Emirates. Islam is not just a religion but a total social fact that engages the entirety of an individual’s daily life. Therefore, no form of “laïcité à la française” is foreseeable there. Against this backdrop, how can different segments of a population (90% of whom are foreign) live together? The creation of the Abrahamic House is an attempt to foster dialogue among the different religions of the Book for instance. Similarly, initiatives such as a Ministry of Tolerance and Dubai’s inclusion in the network of Peace cities also indicate that Emirati authorities, federal and local, are searching for a model of coexistence, albeit with still undefined contours. The cultural reference, though never openly acknowledged, could be the coexistence seen during the time of empires (Abbasid or Ottoman). Just as in Lebanon before 1975, communities lived together, interact, and respected one another. However, protection also required submission to the holder of authority (from tribal chiefs to the sultan in the Arab World). Today, dialogue, dignity or inclusive society are concepts that could help shape the ongoing discussions about coexistence in the Emirates.
UAE tolerance; UAE coexistence; Papal visit in Abu Dhabi; Abrahamic Family House
Résumé
Les Emirats arabes unis (EAU), tout comme Doubaï qui a été leur porte-étendard, n’échappent pas aux idées simplistes. Entre les détracteurs de la yellow press anglaise, toujours prompts à lancer une campagne de bashing à la faveur d’une crise financière ou d’inondations, et les zélateurs, influenceurs et autres entrepreneurs convaincus par le modèle économique de Doubaï, il est difficile d’avoir une approche sereine, et universitaire, de cet espace particulier de la mondialisation. Si l’on tente de passer derrière les façades potemkiniennes de la presse internationale, la déconstruction de ce modèle est un champ de mines pour la recherche.
Les Emirats sont-ils tolérants ? Cette seule question invite immédiatement à la prudence. Les autorités émiriennes le mettent en avant ce qui mérite d’être examiné dans le détail. Et si les Emirats étaient les héritiers de Damas sous les Omeyades, du Caire, d’Istanbul voire de l’Etat chérifien du Maroc ? La réponse suppose alors que l’on s’attache au sens des mots. De quoi parle-t-on ? De la tolérance telle que l’UNESCO l’a définie en 1995 ou d’une tolérance moyen-orientale qui repose sur la protection du sultan, de l’émir ou du chef de tribu, garants de la concorde communautaire ?
Ce sont bien ces éléments épars qu’il faut rassembler, en déconstruisant un modèle qui ne ressemble en rien à celui de l’Occident. Les relations intercommunautaires, surtout entre juifs et musulmans, s’inscrivent dans un temps long mais sont souvent télescopées par des événements ponctuels qui, eux, s’inscrivent sur le temps court. Si les Emirats sont un centre, ils ne sont pas hermétiques aux périphéries. Comme pour le temps, il existe une interpénétration des espaces : ce qui se passe à Marrakech ou à Raqqa voire dans la banlieue de Londres ou de Paris affecte les Etats du Golfe, théoriquement protégés par leurs frontières nationales. Dans ce monde en mouvement, les EAU tentent d’accompagner la fluidité temporelle et spatiale avec la recherche d’un consensus social (une société inclusive ?), d’une tolérance religieuse qui est peut-être une des caractéristiques majeures du Dar al-Islam depuis la conquête du VIIe siècle mais qui avait disparu sous la colonisation et la construction des Etats nationaux.
I : Les Emirats, à la croisée des traditions et de impératifs du temps
Les lignes de force qui structurent les relations entre les Emiriens et les communautés du Livre s’inscrivent dans un temps long. Comme souvent au Moyen-Orient, les événements semblent modifier des dynamiques que l’on pourrait qualifier d’atemporelles. C’est en croisant ces temps longs et très courts que l’on comprend mieux les relations avec juifs et chrétiens – qui ne sont d’ailleurs pas individualisés forcément caractérisés comme tels (la nationalité est ainsi, depuis le XIXe siècle, aussi importante).
Israël et la communauté juive des Emirats
La relation des Emirats avec le judaïsme ne peut être séparée de l’attitude de l’Etat fédéral envers Israël. Aux premiers temps de l’indépendance après 1971, la perception émirienne du monde structure sa politique étrangère. La nation arabe, entendue comme les Arabes de la Péninsule du même nom, forme la pierre angulaire de cette construction autour de laquelle s’organise différents cercles concentriques. Le monde arabe, comprenant les Etats de la Ligue arabe, dessinent le premier cercle. Au-delà, l’oumma, la communauté des fidèles, est un troisième cercle élargi. Ce dernier n’a pas forcément d’assise territoriale. Les communautés musulmanes du Sénégal ou des Philippines en font partie. Au-delà, les Etats et autres partenaires, sont considérés comme « extérieurs » et sont mis sur un pied d’égalité. Ainsi les EAU peuvent signer un accord de défense avec les Etats-Unis ou l’Inde auxquels les Emiriens accordent un crédit identique1 Abdul Monem Al-Mashat, “Politics of Constructive Engagement: The Foreign Policy of the United Arab Emirates.” In B.D. Korany and A.E. Hillal Dessouki (eds.) Foreign Policies of Arab States: The Challenge of Globalization, Cairo, Cairo University Press, 2008, pp. 457–80.. Cette perception du monde détermine des préférences et influence les choix de politique étrangère. Aussi les Palestiniens sont-ils intégrés du deuxième cercle. Leur « cause » a été l’un des rares sujets consensuels dans le monde arabe. Sheikh Zayed Al Nahyan, considéré comme le fondateur de la nation émirienne, est très engagé dans leur défense. L’année précédant la Guerre des Six Jours, le président émirien prend un décret qui stipule qu’aucun Palestinien résidant à Abu Dhabi ne peut être déporté sans son accord explicite2 Hassan Hamdan Al-Alkim, The Foreign Policy of the United Arab Emirates. London, Saqi Books, 1989, p. 172.. Les EAU s’alignent sur la Ligue Arabe qui déclare en 1967 qu’il n’y aura aucune paix, aucune reconnaissance et aucune négociation avec l’Etat hébreux. Or, en raison de sa petite taille (« small state »), de son alliance avec les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, la jeune fédération s’est toujours tenue à l’écart du conflit palestinien en maintenant toutefois une aide substantielle dans les territoires occupés3 Khalid S, Almezaini, The UAE and Foreign Policy: Foreign Aid, Identities and Interests, London, Routledge, 2012, pp. 121 sq. . La réalité est néanmoins plus complexe car, à l’instar du Maroc et de la Tunisie en Afrique du Nord et de ses partenaires du Conseil de coopération du golfe (Arabie Saoudite, Bahreïn, Oman et Qatar), les Emirats entreprennent une normalisation discrète, à défaut d’être secrète, avec Israël. Bien que la visite à Abu Dhabi du ministre israélien des Infrastructures en janvier 2010 soit ternie par l’assassinat de Mahmoud al-Mabhouh, cofondateur des Brigades al-Qassaem, la branche armée du Hamas, le 19 du même mois, la diplomatie émirienne travaille dans le sens d’un rapprochement. En 2016, le chef de la Sécurité de Doubaï déclare qu’il faut accepter Israël4 Gadi Hitman and Chen Kertcher, “The Case for Arab-Israeli Normalization during Conflict,” The Journal for Interdisciplinary Middle Eastern Studies vol. 2, 2018, p. 60.. Il est de notoriété publique qu’Israël a, d’ores et déjà, une part croissante dans la sécurité et l’économie du pays. Les Accords d’Abraham du 15 septembre 2020, finalisent le rapprochement5 Elham Fakhro, “An Open Affair: As the UAE and Israel Normalize Ties, Gulf Actors Respond,” International Crisis Group, 20 août 2020. Dans un cadre diplomatique plus large, cette ouverture correspond aussi aux nouvelles ambitions diplomatiques émiriennes6 William Guéraiche, “The UAE’s Innovative Diplomacy: How the Abraham Accords Changed (or Did Not Change) Emirati Foreign Policy”, The Palgrave Handbook of Diplomatic Reform and Innovation, Cham, Springer International Publishing, 2023, pp. 543-557..
La possibilité d’un rapprochement avec la communauté juive est un projet qui a été portée par les autorités émiriennes – et non une volonté de la communauté juive des Emirats d’extérioriser sa foi et sa culture. Force est de contacter que cette communauté représente une infime minorité de la population totale. Quand un étranger postule pour établir sa résidence dans le pays, les services de l’immigration demandent obligatoirement quelle est sa religion. Les juifs sont dans une catégorie « autres », non musulmans (74%) ou chrétiens (13%) qui représente 1,9% de la population7 https://www.cia.gov/the-world-factbook/countries/united-arab-emirates/#people-and-society consulté le 24 août 2024.. Minuscule, cette communauté sait aussi être discrète et saisir ses chances. L’émirat de Doubaï, fidèle à sa tradition d’anticipation des tendances nationales et régionales, est la première à établir une synagogue en 2008, phénomène singulier s’il en est. Comme les mosquées shiites, ces lieux sont tolérés mais sous haute surveillance. Selon un mode opératoire désormais classique, le monde des affaires a ouvert la route aux évolutions culturelles et sociales8 William Guéraiche, The UAE. Geopolitics. Modernity and Tradition, London, I.B. Tauris, 2017 pp. 52-71.. Mohamed Alabbar, directeur de Emaar Properties, la plus puissante société de promotion immobilière du pays, a exercé un rôle fondamental dans le rapprochement communautaire. De par son activité professionnelle, proche des milieux juifs orthodoxes de New York, il a joué de son influence auprès de Sheikh Mohammed bin Rashid Al Maktoum, l’émir de Doubaï. Si la communauté d’affaires juive a pu prospérer sous la protection de ce dernier (qui est aussi le premier ministre de la fédération), le prix à payer fut de maintenir une discrétion absolue9 Miriam Herschlag, “For the first time, Dubai’s Jewish community steps hesitantly out of the shadows”, The Times of Israel, 5 décembre 2018.. Les fondements étaient déjà là quand les gouvernements (fédéral et local, Doubaï et Abu Dhabi en tête) décident de franchir une nouvelle étape dans la tolérance au début des années 2010. En ce sens, la communauté juive a bénéficié du rapprochement entre chrétiens et musulmans.
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[2] Hassan Hamdan Al-Alkim, The...
Hassan Hamdan Al-Alkim, The Foreign Policy of the United Arab Emirates. London, Saqi Books, 1989, p. 172.
[4] Gadi Hitman and Chen Kertcher...
Gadi Hitman and Chen Kertcher, “The Case for Arab-Israeli Normalization during Conflict,” The Journal for Interdisciplinary Middle Eastern Studies vol. 2, 2018, p. 60.
[5] Elham Fakhro, “An Open Affair: As...
Elham Fakhro, “An Open Affair: As the UAE and Israel Normalize Ties, Gulf Actors Respond,” International Crisis Group, 20 août 2020.
[6] William Guéraiche, “The UAE’s...
William Guéraiche, “The UAE’s Innovative Diplomacy: How the Abraham Accords Changed (or Did Not Change) Emirati Foreign Policy”, The Palgrave Handbook of Diplomatic Reform and Innovation, Cham, Springer International Publishing, 2023, pp. 543-557.
[8] William Guéraiche, The UAE...
William Guéraiche, The UAE. Geopolitics. Modernity and Tradition, London, I.B. Tauris, 2017 pp. 52-71.
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[10] Mark D. Meyerson, The Muslims...
Mark D. Meyerson, The Muslims of Valencia in the Age of Fernando and Isabel: Between Coexistence and Crusade, University of California Press, 1992, pp. 2-3.
[11] Milka Levy-Rubin, Non-Muslims...
Milka Levy-Rubin, Non-Muslims in the Early Islamic Empire: From Surrender to Coexistence, Cambridge, Cambridge UP, 2011, pp. 75, 86
[12] Rahman Khaista & Akram...
Rahman Khaista & Akram Muhammad, “Christian-Muslim Coexistence in Peshawar City”. Asian Social Science, 16 (4), 2020. Hasni Mawardi, Deni Miharja, Busro Busro, “Harmony in Diversity: An Exploration of Peaceful Coexistence between Muslim and Christian Communities in Aceh, Indonesia”, Khazanah Sosial, Vol. 5 No. 1: 152-164, 2023.
[16] Miroslav Volf, Ghazi bin...
[17] WAM. 18 décembre 2018. Pope...
[18] WAM. 27 août 2003. President’s...
WAM. 27 août 2003. President’s Office issue statement.
[19] Steven Stalinsky, The Think Tank...
Steven Stalinsky, The Think Tank of the Arab League: The Zayed International Centre for Coordination and Follow-Up Closes – Part III, September 11, 2003. https://www.memri.org/reports/think-tank-arab-league-zayed-international-centre-coordination-and-follow-closes-%E2%80%93-part-iii Consulté le 25 août 2024.
[20] En anglais : Overseas Filipinos...
En anglais : Overseas Filipinos Workers ou OFWs dont le nombre varie entre 500 000 et un million sur une population totale de 8-10 millions d’habitants. Il peut aussi y avoir des Libanais (maronites) ou des Sri Lankais. Mais les Philippins, très pratiquants, forment une large majorité dans les églises émiriennes.
[21] WAM 25 décembre 2006...
WAM 25 décembre 2006. Muslim-Christian interfaith ties in UAE are distinguished.
[22] WAM 20 novembre 2007...
[23] WAM 26 novembre 2007...
[24] WAM. 26 mars 2009. Nahyan...
WAM. 26 mars 2009. Nahyan to attend inter-faith dialogue Thursday.
III : Tolérance et identité plurielle
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[25] WAM. 17 janvier 2008. Citizens from...
WAM. 17 janvier 2008. Citizens from 200 countries live and co-exist peacefully in UAE.
[26] WAM. 17 mars 2008. UAE hosts...
[27] WAM. 17 mai 2008. Symposium...
WAM. 17 mai 2008. Symposium on Vatican’s role in spreading tolerance, co-existence.
[28] Charles R. Lister, The Islamic State...
[29] Jeffrey Kaplan & Christopher...
Jeffrey Kaplan & Christopher Costa, The Islamic State and the new tribalism. Terrorism and Political Violence, 27(5), 2015, pp. 951 sq.
[30] S’ils s’inscrivent au ministère...
[31] Elizabeth Monier, C. Popa,..
Elizabeth Monier, C. Popa, “Christians in Bahrain, Kuwait and the UAE: expanding tolerance?” From polarization to cohabitation in the New Middle East, p. 106.
[32] WAM. 8 mai 2014. Bahrain...
WAM. 8 mai 2014. Bahrain Declaration underscores importance of optimizing the role of educational, cultural and media policies in promoting moderation, openness and peaceful co-existence.
[33] Alon Ben-Meir, “The Persecution...
Alon Ben-Meir, “The Persecution of Minorities in the Middle East”, Kail C. Ellis (ed.) Secular Nationalism and Citizenship in Muslim Countries: Arab Christians in the Levant, Palgrave McMillan, 2018, pp. 159-160.
[34] Hamza Tayebi & Ilham Bettach...
Hamza Tayebi & Ilham Bettach, “Minorities in Contemporary Morocco: Persecution, Digital ‘Intifada’, and Prospects of Secularization”, Dynamics of Inclusion and Exclusion in the MENA Region: Minorities, Subalternity, and Resistance, 1, 2019, p. 92.
[35] C’est un texte du VIIIe siècle que...
C’est un texte du VIIIe siècle que l’on trouve dans le livre d'Ibn Ishaq pour régler la coexistence entre les différentes communautés religieuses.
[36] Susan Hayward, Understanding...
Susan Hayward, Understanding and Extending the Marrakesh Declaration in Policy and Practice. Washington, DC, United States Institute of Peace, 2016, p. 4.
[37] Drago Karl Ocvirk, "Secularist...
Drago Karl Ocvirk, "Secularist Christophobic Fundamentalism and Islamic Monoreligionism: Obstacles for Dialogue and Peaceful Coexistence." Bogoslovni vestnik 69, 2009, p. 423.
[38] Guéraiche 2017, op. cit., pp. 183...
Guéraiche 2017, op. cit., pp. 183-201.
[39] William Guéraiche, Demographics...
Mémoires de guerre, Paris, Plon [1954], rééd. Omnibus, 1996, t. 1, chapitre 1er, p. 9.
[40] Fatma Al Sayegh, "Post-9/11 changes...
Fatma Al Sayegh, "Post-9/11 changes in the Gulf: The case of the UAE." Middle East Policy, 11.2, 2004, pp.113-114.
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[41] John Fahy, “The international...
John Fahy, “The international politics of tolerance in the Persian Gulf”, Religion, state & society, 46(4), 2018, pp. 312-313.
[42] WAM. 27 février 2016 Why...
WAM. 27 février 2016 Why Ministers for Happiness, Tolerance, Youth and the Future? By Mohammed Bin Rashid Al Maktoum.
[42] William Guéraiche, “Security...
[44] WAM. 3 novembre 2016 Seven...
WAM. 3 novembre 2016 Seven main pillars for tolerance in UAE: Lubna Al Qasimi.
[45] O’Mahony 2010, op. cit., p. 94.
[46] The National, “UAE ministry...
[47] Les 7 émirats disposent de leur...
Les 7 émirats disposent de leur administration locale – qui sont de véritables gouvernements en miniature.
[48] Mehmoud Khan, “UAE's National...
[49] Catalano, R., 2022. Pope Francis...
Catalano, R., 2022. Pope Francis’ Culture of Dialogue as Pathway to Interfaith Encounter: A Special Focus on Islam. Religions, 13(4), p. 278.
[50] WAM. 1er juin 2016. Pope Francis...
WAM. 1er juin 2016. Pope Francis receives Lubna Al Qasimi.
[51] WAM. 6 décembre 2018 UAE...
WAM. 6 décembre 2018 UAE welcomes Pope Francis visit in February.
[52] Gabriel Said Reynolds, “After Abu...
Gabriel Said Reynolds, “After Abu Dhabi: Pope Francis & The 'Document on Human Fraternity'” ommonweal, 146 (7), 2019, p.10.
[53] Fahy 2018, op. cit. pp. 311-312
Fahy 2018, op. cit. pp. 311-312
[54] David H. Warren, Interfaith...