Le rôle de ces Maçons militaires est de propager dans les pays conquis l’esprit français et l’idéal révolutionnaire et bien entendu d’essaimer en fondant des Loges amies ou plutôt en amitié avec la France. Ils jouaient le rôle de missionnaires. Au niveau purement maçonnique, nous pouvons nous poser la qualité du travail effectué en Tenue. Du fait même de leur condition militaire : déplacement des unités, combats, blessés et tués. Leur nombre va diminuer de façon drastique à 4 en 1802. Bonaparte va tout faire pour qu’elles se développent. En 1805, il y avait 4 927 Frères dont 3 032 officiers, 1 458 sous-officiers et 437 soldats qui se répartissaient en 70 Loges.

  Bonaparte dira le fond de sa pensée sur la Franc-maçonnerie devant le Conseil d’Etat :

« Aussi longtemps que la maçonnerie n’est que protégée, elle n’est pas à craindre. Si au contraire elle était autorisée, elle deviendrait trop puissante et pourrait être dangereuse. Telle qu’elle est, elle dépend de moi ; et moi, je ne veux pas dépendre d’elle ».

Il veillera à ce que la Maçonnerie ne devienne pas une nouvelle religion, il va maintenir un savant équilibre entre elle et le Saint-Siège. A tel point qu’il va favoriser la maçonnerie laïque et non déiste.

B. La Franc-maçonnerie :

Au sein de la Maçonnerie se trouvent deux tendances, une déiste et une laïque :

  Bonaparte va obliger les Loges écossaises à fusionner avec le Grand Orient. Et surtout, il impose que le G.O. devienne la seule obédience officiellement reconnue, cela sera le cas jusqu’à la fin de l’Empire. Nous nous doutons bien que cette fusion ne va pas se faire dans l’allégresse. Les Maçons écossais considèrent le G.O. comme une obédience mineure et surtout non déiste.

C’est Cambacérès, Maçon Ecossais, et depuis peu Archichancelier qui fût chargé de cette fusion délicate. Les négociations duraient et Napoléon s’impatientait. Cambacérès réunit Masséna, Pyron et Grasse-Tilly. Les trois dirigeants de la Loge Ecossaise lui diront que la réunion du rite ancien et du rite moderne était incompatible.

 Mais, une semaine plus tard, un protocole d’union est soumis à l’Empereur. Le Frère Ecossais  Napoléon a pesé de tout son poids.

Les Ecossais vont se soumettre et accepter ce fait. Il faut bien souligner que les plus hautes autorités écossaises vont peser de tout leur poids. La régence écossaise du directoire de Bourgogne va tenir ce discours :

« Ne participons-nous, déclara l’Orateur, à l’inestimable avantage d’avoir échangé les misérables restes d’une liberté déchirée contre le calme et les douceurs d’une soumission honorable ? »

  Soulignons le terme de soumission employé.

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