Nous avons bien compris que la F.M. peut critiquer la religion, mais pas le régime dirigé par Bonaparte et Napoléon 1er. La surveillance du travail effectué en Loges sera strictement planifiée sur tout le territoire par le ministre de la police, Fouché Joseph, un Frère et qui deviendra Grand Officier du Grand Orient de France en 1804.
À la chute de l’Empire, la parole sera libérée et certains Frères écossais diront le fond de leur pensée. Ainsi, l’Orateur Des Etangs Charles-Nicolas de la loge des Trinosophes dira :
« Celui qui venait d’être leur dominateur connaissait l’esprit de cette institution, et se doutant bien qu’elle n’approuvait pas ce qu’il faisait, il résolut non pas de la détruire, mais de la corrompre et de la défigurer. Il la fit embrasser par son monde, par ses officiers, par ses magistrats, par sa cour et par son armée. Son archichancelier même, dont il avait fait un prince, en fut nommé le grand maître. Alors l’austère maçonnerie perdit son caractère : elle ne fut plus qu’un rendez-vous de plaisirs, que fêtes, festins, occasions de flatterie et de servitude. Sous Bonaparte la maçonnerie était vide de sens, mais fastueuse, polie et souvent agréable… »
Discours de constat, ou discours afin de plaire au nouveau pouvoir…
C. La Franc-maçonnerie au service de la diplomatie :
Napoléon utilisa également la Maçonnerie pour servir sa politique extérieure. Ainsi, Cambacérès fût charger de recevoir l’ambassadeur de Perse, Askeri Khan à la Loge Saint-Alexandre d’Ecosse et le Contrat social réunis de la mère-loge écossaise de France. Pour éblouir l’émissaire, il envoya son tapissier personnel afin de décorer comme il se doit l’Atelier pour l’Initiation.
Il faut souligner qu’il ne fût pas le seul à le faire, les Anglais firent de même tout au long de leur histoire.
Quels sont les éléments qui plaident en faveur d’une appartenance à la Franc-Maçonnerie ?
Avant d’étudier ces éléments, je tiens à rappeler que le 1er Consul puis Napoléon 1er a instauré une censure plus qu’efficace sur la presse et qu’il contrôle tous les écrits se rattachant à sa personne. Cet élément a son importance et doit être pris en compte, il tenait à ce que son image soit conforme à son souhait.
Nous allons donc voir des faits qui sont survenus dans la vie de cet homme et qui peuvent démontrer qu’il était un Frère.
Mais auparavant, voyons le contexte familial de l’Empereur.
D’emblée, nous pouvons dire que tous les hommes de sa famille sont Maçons, et les femmes des épouses de Maçons.
Son père, Charles-Marie, est Maçon. Le frère de sang de Bonaparte, Joseph est initié le 8 octobre 1793 à Marseille au sein de la Loge La Parfaite Sincérité en compagnie d’Antoine-Christophe Salicetti qui sera le protecteur du jeune Bonaparte. C’est dans cette Loge qu’il rencontrera François Clary. Ils vont tous les deux se lier avec ce Frère et fréquenter sa maison en faisant connaissance avec ses deux filles Marie-Julie et Bernardine-Eugénie-Désirée. Désirée fût destinée à Bonaparte et Joseph épousa Julie. Tous les frères de Bonaparte seront également Maçons. Le 1er mari de Joséphine de Beauharnais, Alexandre, était également maçon dans la Loge La pureté. Cela ne l’empêcha pas, comme beaucoup d’autres Frères, d’être guillotiné. Sa femme, Joséphine, est également Maçonne dans une loge d’adoption. C’est-à-dire une Loge rattachée à une loge masculine afin de lui permettre de participer à la philosophie et à la charité. Signalons que Napoléon va lui confier la grande maîtrise de la loge d’adoption Sainte-Catherine.
C’est le Frère Joseph Bonaparte qui fera voter par la Convention un secours financier de 600 000 livres pour les patriotes Corses réfugiés sur le continent du fait des rebelles Corses. Joseph deviendra en 1804 Grand Maître du G.O. jusqu’en 1815. Il fut un Grand Maître respecté et c’est la raison pour laquelle son poste restera vacant jusqu’à sa mort.