Voyons certains faits qui tendent à prouver son appartenance à la franc-Maçonnerie :
- Le 27 mars 1796, Bonaparte arrive à Nice afin de prendre sur le terrain le commandement de l’armée d’Italie que le Directoire lui a confié. Il est très jeune et dès son arrivée, il convoque en réunion les quatre généraux divisionnaires, Augereau, La Harpe, Masséna et Sérurier. Ces quatre hommes sont des soldats d’expérience qui ont mené bien des batailles, ce sont des meneurs d’hommes et leurs soldats connaissant leur valeur respective sont prêts à mourir pour eux. Imaginons cette réunion : ces quatre généraux commandant chacun leur division se retrouvent face à un jeune général qui, certes, s’est bien comporté à Toulon, mais n’a pas une expérience au feu conséquente, il est au début d’une carrière. Il est relaté que cette réunion dura un long moment. En sortant les quatre généraux seront aux ordres de Bonaparte et lui obéiront sans aucune réserve. Précisons qu’ils sont tous les quatre Maçons, et que le lien qui les unit va créer un lien de confiance. Si nous considérons que Bonaparte est également un Frère, nous comprenons pourquoi d’un climat de défiance, d’opposition, la relation reposera désormais sur la confiance. Et, n’oublions pas que le Frère Salicetti Antoine-Christophe l’accompagne, il a été initié trois ans plus tôt à Marseille avec Bonaparte Joseph dans la Loge-mère écossaise où son beau-père Clary François est officier.
- Sous le Directoire et l’Empire, des dizaines de documents, d’écrits font part de l’appartenance à la F.M. de Napoléon. Nous savons la surveillance exercée par les services de police sur tout ce qui a trait à Napoléon, et ce qui pourrait être contraire à l’image voulue par Napoléon est interdit. Concernant ce sujet particulier, il n’en n’est rien dit, aucune interdiction ou démenti.
- A l’occasion de fêtes maçonniques grandioses auxquelles participent des Frères qui occupent les plus hautes fonctions d’Etat, il est régulièrement rappelé que l’Empereur est un Frère. Et ce n’est pas l’Archichancelier Cambacérès qui est présent qui dira le contraire.
Comment pendant toutes ces années, Napoléon aurait laissé cette imposture se propager ? sans compter les Frères disséminés sur tout le territoire !
- En janvier 1811, lors de la cérémonie d’installation de la Loge Elisa de Florence, présidée par le procureur impérial en présence d’autorités locales (le préfet), le colonel Jubé lit un poème consacré à Napoléon qui figure dans le procès-verbal de la Loge, j’en retire quatre vers significatifs :
« …Qu’il vive à jamais ce Patron
Que l’univers entier révère.
Cet immortel est franc-maçon
Ce grand monarque est notre frère… »
Difficile d’être plus explicite et nous imaginons mal ces hauts personnages de l’Etat faire une fausse déclaration dans une Loge portant le prénom de la sœur de l’Empereur et dont un compte-rendu lui sera expédié. Ce procès-verbal figure dans le fond maçonnique de la Bibliothèque Nationale de France.
- L’historien Henri Bac, publie en 1978 dans la revue maçonnique L’Initiation, un article dont je cite les extraits les plus significatifs :
« Un de mes arrière grands-pères, initié dans la Loge Saint-Jean de Jérusalem à Nancy, racontait que des membres de l’Atelier affirmaient que Napoléon y vint et la présida. Pour en obtenir la preuve, il fallait retrouver les anciens procès-verbaux. Au cours de mon enquête, j’appris d’abord qu’en 1801 le général Ney y fut initié…
Puis, j’obtins ces renseignements précis concernant Napoléon. Il visita cet atelier le 3 décembre 1797 alors qu’il revenait du Congrès de Rastadt ».
Une planche confirme que, passant à Nancy, Napoléon bien qu’il ne fût que Maître a été introduit Maillets battants sous la voute d’acier, accueil réservé aux dignitaires de l’Ordre. Le Vénérable Maître lui a proposé le maillet comme il est de coutume lorsqu’un V.M. reçoit un dignitaire. (Document qui figure dans l’inventaire de la bibliothèque de Nancy).
- Une chanson chantée le 06 janvier 1806 lors d’une fête maçonnique célébrant l’union des deux obédiences en présence de tous les dignitaires est claire :
« …des Maçons, ce mortel chéri fut toujours l’appui tutélaire. Général, il était leur frère, Empereur il est leur ami. Qu’en son honneur le bouchon parte, chargeons tous en l’honneur du nom de notre frère Bonaparte, de notre ami Napoléon ».
- Un document répertorié dans les archives du G.O. de France rue Cadet est constitué par le discours lu le 22 janvier 1806 à la Loge de Saint-Louis de la Martinique :
« …la Maçonnerie repose sous les auspices d’un prince puissant, Sa Majesté l’Empereur Napoléon, qui s’est déclaré protecteur de l’Ordre maçonnique en France après avoir lui-même participé à nos Travaux, connu la pureté de nos principes et la sagesse de nos mystères ».
- Le général Radet, inspecteur général de la gendarmerie a fait plusieurs déclarations en Loge en citant le Frère Napoléon. Nous voyons mal un homme occupant cette fonction dire un mensonge. Je cite encore un fait établi, le 23 juin 1810, alors Vénérable Maître de la Loge Marie-Louise, il organise une tenue en l’honneur du mariage impérial qui commence par ces mots :
« Sa reconnaissance pour l’Empereur Napoléon, notre illustre frère, à qui nous devons le rétablissement de la Maçonnerie ».
- La naissance du roi de Rome, le 20 mars 1811, va déclencher dans les Loges de l’Empire des fêtes et donc des discours. Par exemple, le 31 mai 1811, la Loge La candeur à l’Orient de Casale dans le Piémont se réunit. Toujours dans les archives du G.O. de France se trouve un livre rédigé en italien comportant le P.V. de cette Tenue. Je cite un extrait :
« …Travaux consacrés à la naissance du Roi de Rome, premier né du très puissant frère Napoléon… ».
Il y a également représenté un médaillon entouré d’une couronne, au centre, est écrit :
« A l’auguste Loweton Napoléon ».